L’honorable Daniel FURAHA UMA tire la sonnette d’alarme. Il a adressé une lettre ouverte au Président de la République, Chef de l’État, le 27 avril 2020. Dans cette correspondance, le Député National de Mahagi, alerte sur le fait qu’un retard de quelques semaines dans le déploiement des moyens de l’État en Ituri suffit pour que cette Province échappe complètement au contrôle de l’État et sombre dans le chaos.
L’honorable attire l’attention du Président de la République sur le fait que la situation se dégrade chaque jour en Ituri. Daniel FURAHA UMA cite explicitement les territoires de Djugu et de Mahagi. Pour lui, cette situation n’échappe certainement pas au président de la République.
« Chaque jour, la population subit l’inexorable effroi d’une compatibilité galopante et insupportable de morts, de pillages, de villages volontairement incendiés et vidés de leur habitants. Les FARDC et la PNC paient aussi le lourd tribut de cette violence ignoble, qui déferle sur notre Province. », dénonce l’élu de Mahagi.
Le député National regrette ce qu’il qualifie d’« inefficacité en termes d’intervention rapide et décisive sur les fronts importants. » Pour lui, cet état de chose s’explique par l’absence de moyens conséquents et la défectuosité du commandement sur terrain.
Daniel FURAHA UMA estime que cette situation fait que la population est de plus en plus portée à croire à ce qu’il qualifie d’« une complicité des Forces armées engagées et un laxisme des institutions politiques. »
Pour le Député, cette situation pousse déjà, dans certaines contrées, la population qui, se sent abandonnée, à recourir à des mécanismes d’autodéfense. « Des mécanismes, autrefois décriés, qui ne feront qu’aggraver la misère des vulnérables citoyens paysans « , prévient-il.
L’Honorable informe que des indices de révolte contre l’État sont déjà perceptibles en milieux urbains. Le Député en veut pour preuve, l’appel à l’incivisme fiscal de la Société Civile « qui priverait l’État des moyens dont l’armée il besoin », pourtant.
L’élu du peuple préconise alors comme voie de sortie, au Président de la République, Commandant Suprême de l’armée, la prise de mesures portant « Réorganisation du commandement de la Région Militaire et du Secteur dans ses aspects de commandement, des opérations, du renseignement, de la logistique et de la dotation des hommes propices aux missions d’éradication de la milice CODECO et de tout autre groupe actif, à l’achèvement de la pacification et de la restauration de l’autorité publique. »
Pour lui, une telle entreprise ne va pas sans dotation des moyens matériels et humains et la mise en place d’un mécanisme de redressement du circuit d’acheminement et contrôle ces moyens jusqu’àdestination.
Pour mémoire, le Caucus de Parlementaires de l’Ituri avait fait, il y a peu, de recommandations plus au moins similaires, dans leur Déclaration politique.
Jean-Claude UBEGIU