Le Ministre Provincial des ITPR et neuf députés sont arrivés à Mahagi, ce dimanche 10 mai 2020. Objectif, palper du doigt la situation sécuritaire qui prévaut en Ituri et engager la population dans la dynamique de la paix. Dans leur mission, ils ont rencontré l’évêque de Mahagi-Nioka qui leur a livré la lecture de son institution sur la question.
Selon l’honorable Martin OLOWA, la mission est d’abord parlementaire. Le gouvernement provincial n’a fait que s’y associer. Elle durera 09 jours et vise à compatir avec la population
« Nous sommes venus dire ‘pole’. Nous avons dénoncé. Mais ça me suffit pas. Il fallait venir pour comprendre. D’où vient ça, pourquoi ça et comment ça. », a dit Matin OLOWA.
Le chef des parlementaires a aussi précisé que la délégation recevra les différentes couches de la population et se rendra aux différents coins touchés, notamment à Ngote et Djalasiga.
L’Evêque de Mahagi-Nioka, qui a reçu la délégation chez lui, a présenté la lecture de l’Eglise catholique sur la situation. Pour lui, c’est tout le territoire de Mahagi qui est embrasé et la solution traine.
« Avant, on pouvait dire que nous subissons le contre-coup de ce qui se passait à Djugu. Mais aujourd’hui, c’est de plein pied que nous sommes frappés. Toutes les chefferies sont touchées. En chefferie des Walendu Watsi, dans le groupement Nzeba et de Shari, le problème se pose en termes de conflit entre la population des concessionnaires, des concessions acquises parfois de façon indue. Le groupement Adra est en quête d’autonomie. Pour cela, il faut avoir espace. Voilà pourquoi il faut chasser les Anghal de la terre que leurs ancêtres auraient donnée. Ce qui est contesté par les Anghal, qui affirment l’avoir reçue plutôt des Ndoo. », explique Mgr Sosthène AYIKULI.
D’après le prélat, dans tous les cas, il faut quelqu’un de fort pour trancher la question des limites. Ce quelqu’un de fort, c’est l’Etat et ce, sur la base des textes qui existent.Parlant des Anghal II, le prélat catholique informe que ce groupement est à 80% vidé de sa population.
« Mais pour le cas d’espèce, ces gens doivent retourner là-bas. Nous sommes pas à cette époque où un groupe peut dire: ‘ Ici, c’est chez-nous, nous n’avons pas besoin des autres’. », a préconisé le Pasteur de Mahagi-Nioka.
Mgr Sosthène a conclu son propos en disant que le problème humanitaire, en termes d’urgence, se décline en besoin d’abris, de nourriture, d’eau potable ainsi que d’hygiène et assainissement.
La délégation est composée de l’honorable Daniel UYEWA, député national Élu du Territoire de Djugu, de huit députés provinciaux, élus de Mahagi, du Président de la Communauté Alur de Bunia et environs, Maître Christian Utheki, et de deux membres de l’équipe de la Section des affaires civiles de la MONUSCO/Bunia.
Jean-Claude UBEGIU