L’Union Nationale de Presse, Sous-Section de l’Ituri a évalué la situation de l’exercice de la liberté de Presse en Ituri. Ce, en marge de la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de Presse. Dans une Déclaration faite à Bunia, ce dimanche, 03 mai 2020, en son Bureau de travail, cette corporation estime que les journalistes ituriens exercent leur métier dans « un certain climat de terreur » qui restreint leur liberté.
La Présidente ad interim de cette Corporation en veut pour preuves les intimidations et interpellations dont sont victimes certains journalistes ainsi que la difficulté, pour certains journalistes, d’accéder à certaines informations jugées importantes.
D’après la Déclaration signée Christine ABEDITHO, rien que pour l’année 2020, l’UNPC a dénombré une trentaine d’interpellations et un assassinat sur l’étendue de la Province de l’Ituri. Des cas situés notamment à Mongwalu, Bunia et Mambasa.
L’UNPC ne passe pas par le dos de la cuillère pour fustiger le fait que « tout journaliste iturien qui dénonce des maux, dit la vérité et donne un son de cloche contraire à celui des décideurs politiques ou sécuritaires est qualifié ‘tireur de ficelles’ et de ‘détracteur de la Province' ». Elle ajoute que ce journaliste est « indexé, interpellé et et même arrêté. »
Pour l’UNPC, la menace de fermeture de stations pour quelque dérapage que ce soit, sans preuve afférente ne tient pas. La Corporation plaide plutôt pour une approche de rapprochement pour arrondir les angles quant à ce.
« Dans leur dernière sortie médiatique, les autorités provinciales ont menacé de fermer certains organes de presse qui diffuseraient des propos de haine. Mais sans donner la moindre preuve d’un tel dérapage. », déclare l’UNPC. Pour elle, la meilleure approche est de dialoguer les incriminés.
L’UNPC décrie, enfin, une certaine discrimination dans l’accès aux sources d’information.
« Certains journalistes qualifiés de ‘détracteurs de la Province’ n’ont pas accès aux sources d’information. Ils sont même écartés de la couverture des informations importantes pour la Province. Devant cette situation, ces professionnels de médias sont confrontés à des obstacles qui ne favorisent pas l’avancement de leur travail. Tout journaliste qui donne la parole à celui qui donne un point de vue contraire à ceux des autorités est considéré comme ‘tireur de ficelles’. Pourtant notre Constitution garantit la liberté d’expression (…) Eu égard à ce qui précède, l’UNPC Ituri préconise le dialogue entre les professionnels de médias et ceux qui n’apprécient pas la la prestation de ces journalistes. », déclare Christine ABEDITHO.
Pour rappel, la Journée Mondiale de la Presse a été célébrée sous le thème » Journalisme sans crainte et sans complaisance dans un contexte sanitaire déplorable de pandémie de Covid-19″.
Jean-Claude UBEGIU