La Conférence Épiscopale Nationale du Congo a publié un document le samedi, 27 juin 2020. Dans ce texte, elle a émis un avis sur les propositions de lois signées Aubin Minaku et Sakata. Pour elle, l’examen de ces lois en ce moment risque de troubler la paix sociale et porter atteinte à l’indépendance de la justice.
Dans ce document signé le Comité permanent de la CENCO, les évêques soutiennent qu’un Etat de droit ne repose pas seulement sur la règle de la majorité. Il repose aussi le respect des valeurs morales fondamentales qui respectent la dignité humaine, de la vie et des droits intangibled de chaque personne.
Pour les Évêques, à la majorité parlementaire légale doit correspondre une majorité légitime. C’est seulement à ce titre qu’elle deviendra gage de cohésion sociale et synonyme de raison ou de vérité.
« La loi de la majorité n’est pas synonyme de vérité ou de raison, ni garantie de la cohésion sociale. Une majorité parlementaire, si légale soit-elle, perd sa légitimité quand elle est déconnectée des intérêts et du bien-être du peuple. », soutiennent les prélats catholiques.
Les évêques en viennent à s’opposer à toute posture qui fait de personnalités, partis ou plateformes politiques la mesure des lois.
« Il est inadmissible que les lois soient taillées sur mesure, selon les ambitions des leaders politiques, partis ou plate formes politiques ou que certains compatriotes montent des stratégies pour vider les Institutions d’appui à la démocratie de leur indépendance fondée sur la Constitution afin de les inféoder à leur diktat. », écrivent les Évêques membres de la CENCO.
Les prélats concluent leur message en invitant l’Assemblée Nationale à la voie sagesse. A les en croire, celle-ci consisterait en la surséance des propositions des loi sous examen.
Pour mémoire, les propositions de lois dits « Minaku-Sakata » ont suscité des manifestations violentes au siège de l’Assemblée Nationale et des actes de vandalisme sur des maisons de certains leaders politiques et d’opinions à Kinshasa au courant de la semaine qui s’achève.
Jean-Claude UBEGIU