L’assemblée Épiscopale Provinciale de Kisangani, ASSEPKIS, a rendu public un message ce 10 mars 2022. Dans ce document intitulé « Mon troupeau erre…. Nul ne s’en occupe. », les prélats voient dans la situation d’insécurité qui prévaut en Ituri, l’effet d’une intelligence stratégique des personnes impliquées dans une vaste complicité. Ces personnes, jugent les Évêques, tirent sur des ficelles pour tirer des profits sur fond des souffrances des ituriens.
Selon les Évêques, l’Ituri vit regain d’indescriptibles violences et d’atrocités depuis 2017. Les prélats, ajoutent que la contrée enregistre un renforcement de groupes armés en équipements et en effectifs depuis cette même année. Pour eux, cette situation entraine « des attaques massives avec armes de tous ordres ». Des attaques dont les auteurs sont, à les en croire, des groupes armés locaux et étrangers.
Les princes de l’Eglise dénoncent le fait que des agressions visent même des camps des déplacés et cela, souvent non loin des positions des forces de l’ordre, qui sont pourtant censés protéger de manière particulière les personnes qui s’y trouvent. Les prélats s’étonnent, par ailleurs, de voir les « assaillants » aller jusqu’à enlever des personnes et demander des rançons et autres avantages en échange de leur libération.
« Toute cette tragédie se poursuit malgré l’état de siège décrété depuis plus de 10 mois par l’Autorité Nationale », relèvent les Évêques. Des prélats, qui tirent une conclusion qui interpelle sur la mutualisation des forces armées congolaises et ougandaises avec l’appui de la Monusco. « Même la MONUSCO présente depuis longtemps dans le pays pour sa stabilisation et la récente mutualisation avec les forces armées ougandaises n’améliorent pas la situation. Cela donne l’impression que ces dispositions ne servent qu’à disperser les groupes armés à l’intérieur du pays au lieu de les neutraliser« , concluent les Évêques.
Une conclusion qui relance le débat théorique et pratique sur la conception et la légalité au niveau de l’esprit du Constituant de l’état de siège devant ce qui s’apparente à son inefficacité 10 mois après sa proclamation.
JC UBEGIU